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Penser la technique aujourd'hui
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Critiques de l'école numérique

Coordonnée par Cédric Biagini, Christophe Cailleaux et François Jarrige
aux éditions L'Échappée - octobre 2019

Plus l’école et l’éducation sont présentées comme étant en crise, plus l’utopie numérique y multiplie les promesses. Les injonctions permanentes à innover, à être optimistes, à individualiser les parcours, à se réinventer, à disrupter… imposent partout le numérique. Même s’il existe une grande variété de situations en matière d’équipements informatiques selon les niveaux et les établissements, l’idée que l’école telle qu’on la concevait jusqu’alors est obsolète et qu’elle doit, coûte que coûte, s’adapter à un monde contemporain ultraconnecté, a triomphé. Ainsi, dirigeants économiques, intellectuels et politiques ne cessent d’appeler enseignants et pédagogues à céder devant l’impératif d’un prétendu progrès technique abstrait, et à s’en remettre les yeux fermés aux apprentis sorciers de la Silicon Valley.
Ces mutations profondes, aux conséquences désastreuses pour notre psychisme et nos sociétés, s’opèrent à grande vitesse dans une sorte d’inconscience générale et d’hypnose collective. Rares sont celles et ceux qui osent s’exprimer publiquement pour remettre en cause ces orientations. Ce livre leur donne la parole et montre que les processus en cours ne sont ni « naturels », ni inéluctables. Enseignants, intellectuels, soignants, parents, syndicalistes… y développent une critique sous forme d’enquêtes et d’analyses sur les soubassements théoriques et les arrière-plans économiques de la numérisation de l’éducation, de la petite enfance à l’université, et témoignent de leurs expériences quotidiennes. Autant de contrepoints qui expriment un refus de se laisser gouverner par des technocrates et autres startupeurs et ingénieurs qui entendent révolutionner nos vies.


Notre-Dame-des-Landes ou le Métier de Vivre

DSAA Alternatives urbaines avec Cyrille Weiner, Patrick Bouchain, Jade Lindgaard, Christophe Laurens
aux éditions LOCO - 224 pages - octobre 2018

Un témoignage inédit et étonnant sur les modes d'habiter expérimentés sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.

Il vise à comprendre comment la ZAD, au-delà des controverses politiques, constitue un acte pionnier d'occupation du territoire. Les cabanes installées sur leur parcelle relèvent d'une réelle intelligence architecturale ; réemploi, solutions techniques simples et ingénieuses se combinent à une compréhension fine de la topographie, de l'hydrographie ou de la course du soleil. Ceci permet, au fur et à mesure des installations, d'introduire une gestion concertée du territoire : ici un bois à entretenir, là des fossés à dégager.

À ce premier versant territorial, succède la formation d'une véritable écologie. La relation au bocage propose une redéfinition du social et du politique où l'autonomie pratique suscite l'autonomie intellectuelle. Les habitants de la ZAD inventent un « métier de vivre », où des « actes essentiels » d'habitation, de relation, apportent une qualité et une dignité à la vie sur place.


6 chemins vers une décroissance solidaire

De Thierry Brugvin, Vincent Bruyère, Michel Lepesant, Christian Laurut, Jean Luc Pasquinet, Thierry Sallantins,
aux éditions du Croquant - 246 pages - septembre 2018

Cet ouvrage propose 6 chemins vers une décroissance solidaire. Les auteurs veulent ainsi contribuer à orienter la société vers une alternative au capitalisme productiviste, qu’il soit libéral ou social.

L’empreinte écologique de la France est trois fois supérieure à ce que la planète peut supporter à long terme. Les statistiques montrent que plus nous sommes riches, plus nous consommons et, par conséquent, plus notre empreinte écologique s’alourdit. Sur la planète, les pays et les individus les plus favorisés sont donc aussi les plus responsables du réchauffement climatique et de la fin programmée des ressources non renouvelables, comme les métaux, les énergies ou le pétrole avant la fin du siècle.
Si cela continue, c’est un véritable basculement planétaire au plan écologique et sociétal qui se prépare, avec notamment des sécheresses créant  famines et  migrations massives. Ce phénomène s’amorce déjà. En effet, le capitalisme pousse vers la consommation de masse et le productivisme illimité, dans un monde aux ressources finies. Non seulement on détruit ainsi rapidement la planète, mais on pousse les êtres humains vers un consumérisme sans fin, au détriment d’une civilisation de la sobriété heureuse, d’une harmonie avec les autres humains, avec la nature. Il existe pourtant des alternatives : la sobriété heureuse, l’écologie sociale, l’écosocialisme, la relocalisation solidaire, etc. Elles ont un  projet commun  : faire décroître la gabegie des plus riches, afin que les plus pauvres puissent simplement vivre.


Le monde comme projet Manhattan

De Jean-Marc Royer - Préface de Anselm Jappe
aux éditions Le passager clandestin - novembre 2017

Début août 1945, le monde, fasciné, découvre la puissance du feu nucléaire. Les bombardements d’Hiroshima et Nagasaki, deux villes choisies dans le but de « causer le maximum de dégâts et de pertes en vies humaines », sont l’aboutissement inévitable du projet Manhattan. Initié et mené dans le plus grand secret, ce dernier a réuni quatre années durant la fine fleur de la science internationale, les industries de pointe étatsuniennes (de Monsanto à Westinghouse) et la puissance de l’État adossé à son armée. Retraçant en un récit glaçant et solidement documenté l’histoire secrète de ce projet, Jean-Marc Royer montre comment la recherche d’une « solution totale » y prit vite le pas dans les esprits sur toute considération humaine. En cela, le nucléaire constitue une transgression majeure des interdits sociaux fondamentaux sous l’égide d’un puissant imaginaire structuré par la « rationalité calculatrice ».

Or le projet Manhattan est le strict contemporain d’une autre entreprise de mort massive, celle qui culmine à Auschwitz-Birkenau. La thèse de ce livre est que ces deux moments (Auschwitz et Hiroshima) sont les « points de bascule » d’une histoire inaugurée un siècle plus tôt dans l’alliance entre mode de connaissance scientifique, capitalisme industriel et États-nations, qui a débouché sur les premières lois eugénistes et les massacres de la « Grande Guerre ». Ces « secrets de famille » de l’Occident sont l’origine refoulée de la guerre généralisée au vivant que mène aujourd’hui la civilisation capitaliste, avec le consentement de foules subjuguées par cette mort érotisée depuis 1945. L’auteur en appelle alors à l’élaboration d’une théorie critique radicale et à l’historicisation de ces points de bascule pour que, levant le voile du refoulement, nous puissions faire face à ce qui menace désormais toute vie sur Terre.


Égologie - Écologie, individualisme et course au bonheur

De Aude Vidal - Dessins de Nardo
aux éditions Le monde à l'envers - octobre 2017

 Développement personnel, habitats groupés, jardins partagés... : face au désastre capitaliste, l’écologie se présente comme une réponse globale et positive, un changement de rapport au monde appuyé par des gestes au quotidien. Comme dans la fable du colibri, « chacun fait sa part ». Mais en considérant la société comme un agrégat d’individus, et le changement social comme une somme de gestes individuels, cette vision de l’écologie ne succombe-t-elle pas à la logique libérale dominante, signant le triomphe de l’individualisme ?


Le mensonge de la finance

De Nicolas Bouleau
Les Éditions de l'Atelier - février 2018

Fin connaisseur des marchés financiers, Nicolas Bouleau explique comment la finance néolibérale n’a cessé depuis trente ans de perfectionner de manière prodigieuse ses techniques de spéculation. L’usage de moyens informatiques très sophistiqués et l’application de théories mathématiques parmi les plus pointues imposent des cours d’une très grande volatilité qui prétendent refléter la santé économique de la planète et fournir des indications fiables pour sa gouvernance … alors qu’il n’en est rien.

Sortir de l’impasse d’un mode de gouvernement polarisé sur le cours des marchés mondiaux exige des institutions nouvelles, locales et internationales : en mobilisant des méthodes scientifiques attentives aux tendances grâce à des indicateurs non financiers, elles peuvent informer sur la situation réelle de la planète et de ses habitants, pour que les acteurs aient les moyens d’agir en connaissance de cause. 


Seuls ensemble

De Sherry Turkle, traduit de l’américain par Claire Richard
aux Éditions L'Échappée - 2015

Comment les nouvelles technologies ont-elles redessiné le paysage de nos vies affectives et de notre intimité ? Telle est la question centrale de Seuls ensemble. Pour y répondre, l’anthropologue Sherry Turkle a étudié pendant quinze ans nos relations avec les objets technologiques.

Elle a observé chez les utilisateurs de robots de compagnie une tendance à les considérer comme vivants et à se laisser duper par leurs réactions préprogrammées. Un nouveau fantasme est ainsi en train d’émerger, où des substituts technologiques, sûrs et sans surprises, pourraient bientôt remplacer les relations interpersonnelles, éprouvantes et imparfaites.

Elle a constaté qu’une dynamique similaire était à l’œuvre dans nos rapports aux nouvelles technologies en général. L’ultra-connectivité s’accompagne de comportements compulsifs qui mettent en péril les bienfaits d’une certaine solitude, nécessaire à la construction de soi. Ses enquêtes sur les adolescents révèlent leur dépendance accrue aux smartphones et leur tendance à préférer les interactions médiatisées à celles en tête-à-tête – considérées comme trop risquées et trop exigeantes.
Ce livre captivant a eu un grand retentissement aux États-Unis, car il montre, preuves à l’appui, comment nous nous coupons de ce qui est au fondement de toute relation humaine : l’altérité et sa part d’imprévisibilité, de risques et de plaisirs, à jamais inaccessibles à des systèmes informatiques.


Ce qui compte vraiment

De Fabrice Nicolino, aux Éditions Les liens qui libèrent - Février 2017

Face à l’urgence politico-climatique, l’auteur s’insurge. Prônant à la fois des actions concrètes et un changement de regard sur nos sociétés et leurs écosystèmes, il rappelle le caractère impératif d’une sortie de la culture capitaliste. En effet, cette dernière met l’homme en situation de grand péril car elle menace directement son existence. Pour espérer sortir de l’ornière, il est indispensable de prendre conscience des bases sur lesquelles sont fondées nos sociétés en réalisant un véritable virage anthropologique. Il propose par exemple d’instituer l’eau en élément sacré afin de réparer une nature détruite par l’économie. À travers cet ouvrage, l’auteur propose un véritable retour aux équilibres naturels seuls capables de résoudre les crises successives que nous traversons et de soutenir l’aventure humaine.

Un livre, contre-point à une campagne pour la présidentielle qui oublie soigneusement de parler de ce qui compte vraiment, à la fois inspiré par la colère et plein d’espoir pour qui veut entendre que l’on peut croire encore à de nouveaux horizons.

Le journaliste Fabrice Nicolino a signé de nombreux ouvrages de référence sur l'écologie.


BULLES Technologiques

de Catherine et Raphaël Larrère, 
aux Éditions Wildproject - Janvier 2017

De Arne NÆSS : "L'absence d'évaluation critique de la technique est un présage de dissolution sociale."

Des auteurs : « De l’informatique aux biotechnologies, des biotechnologies aux nanotechnologies, des trois à leur convergence et de celle-ci à la biologie de synthèse (ainsi qu’aux perspectives CRISPR-Cas9), les aubes se succèdent et tout se passe comme si l’on était entré dans une ère de révolutions technologiques permanentes ».

 

Les auteurs rappellent que le propre de la technologie est de trouver son efficacité aussi et surtout dans l’imaginaire. ...... Le faire s’accompagne du faire-croire.
On nous parle de réalisations qui permettront de lutter contre la faim ou la pauvreté dans le monde, d’assurer une croissance accélérée tout en respectant l’environnement, ou bien l’on promet de soigner des maladies aujourd’hui incurables, ou encore de nous transformer pour aller visiter d’autres planètes. Toutes ces promesses .. :  nous empêcher de douter de la puissance des techniques ..issues de ces recherches.

L’autre ressort du faire-croire ... Catherine et Raphaël Larrère l' appellent « la naturalisation du développement technique ».
Un des discours de justification que tiennent les promoteurs des nanotechnologies, des biotechnologies et de leur convergence tend à présenter le développement de ces technologies comme un processus quasiment naturel

« Repris à leur compte par bien des scientifiques, ce discours, dont l’objectif est de déclarer toute contestation aussi passéiste qu’inutile, a pour conséquence de libérer de toute responsabilité les réseaux technoscientifiques impliqués dans la conception et la diffusion de telles innovations. »

... c’est là le cours du monde et qu’il est inéluctable.


La raison graphique

De jacques Goody
aux Éditions de minuit - 1979

Si l’on suit Neil Postman, il y aurait trois étapes dans la relation entre la technique et la culture, et en ce qui concerne les deux premières, une situation où la technique serait réduite à un simple outil dans une culture dominée par la morale et la religion et la seconde lorsqu’elle atteint un tel déferlement qu’elle entraine une séparation entre la morale et les valeurs intellectuelles comme la science par exemple.

D’après Jack Goody, l’invention de l’écriture a toujours été plus qu’un outil car il a entraîné dès le début la naissance d’une autre vision du monde, une autre raison, qu’il nomme « la raison graphique ».

En découvrant une évolution historique faite à partir des outils de communications, Goody s’oppose au relativisme culturel.

Pour Goody le relativisme culturel a des limites, on ne peut pas « traiter toutes les sociétés comme si les processus intellectuels qu’on y rencontre étaient essentiellement les mêmes »[1]. Ces derniers ont évolué, ils dépendent des variations des modes de communication qui sont aussi importantes que celles des modes de production. Dans son livre il a essayé de montrer « les changements de mode de communication dans le développement des structures et des processus cognitifs, dans l’accroissement du savoir et des capacités qu’ont les hommes à le stocker et à l’enrichir. »[2]

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Une question de taille d'Olivier Rey, paru en Octobre 2014 aux éditions Les Liens qui Libèrent


Deux libertaires gascons
unis par une pensée commune

Retrouver des textes de Bernard Charbonneau et Jacques Ellul.
Présentation et choix des extraits par Jean Bernard-Maugiron.

Publication:  Les Amis de Bartleby

Lire le document ou le commander à Les Amis de Bartleby (voir leur site)


Rêveries d'un chercheur solidaire

« On souffre désormais autant que l’on jouit du progrès. C’est le moment de faire une pause pour partager le meilleur et réfléchir ensemble à la suite du monde. »
Tout au long de sa carrière, le biologiste Jacques Testart a griffonné, d’une paillasse à l’autre, des notes sur la réalité des laboratoires et l’actualité du monde. Ces pensées critiques, éthiques, philosophiques et politiques forment une réflexion salutaire et sans concessions sur le progrès, la technoscience et la démocratie scientifique, ainsi qu’un plaidoyer pour une science responsable et citoyenne.

Jacques Testart, biologiste, est le père scientifique du premier bébé-éprouvette français conçu par fécondation in vitro et l’auteur de nombreux livres de réflexion critique sur la science et la technoscience.

Editeur : La Ville Brûle - Octobre 2016 


Le prix de la démesure

L’idée de ce livre est née d’une réflexion menée à la suite de l’effondrement économique de 2008. Cette idée se formule sous la forme d’une question que tout le monde se pose aujourd’hui, quelle que soit sa condition sociale : « Comment se fait-il que l’humanité moderne se retrouve dans un tel désarroi, face à un monde où s’accumulent des menaces aussi multiples qu’imprévues ? »

Les réponses se situent dans le droit-fil de la pensée critique du monde moderne qui a guidé l’œuvre de Bernard Charbonneau et celle de Jacques Ellul, ainsi que d’autres auteurs restés méconnus du fait du règne castrateur de l’idéologie progressiste. Cette démarche part de constats d’ordre historique relatifs à la course à la puissance initiée par l’Occident depuis la révolution industrielle. Et cela a pour conséquences le dépassement de toutes les limites : des transports toujours plus rapides, des moyens de communication toujours plus denses, une surinformation permanente… qui plongent l’humanité dans le désarroi. L’analyse de ce processus prométhéen insiste particulièrement sur les mutations survenues depuis une cinquantaine d’années et sur la complicité que nous vivons comme une tragique malédiction.

Cette réflexion induit une certaine conception des relations de l’homme aux autres et à la nature. Si nous avons un avenir à imaginer, c’est celui d’un monde à l’échelle humaine.

Simon Charbonneau a été maître de conférences à l’IUT « Hygiène sécurité environnement » de Bordeaux et chercheur au LAP de l’université de Bordeaux-I, enseignant en troisième cycle dans plusieurs universités et directeur de thèses. Il est spécialisé en droit de l’environnement depuis 1975, et est l’auteur de nombreuses publications. Membre du comité de rédaction de Préventique Sécurité, il est passionné de nature. Sa spécialisation en droit de l’environnement lui a permis de mettre ses connaissances au service de ses engagements auprès de mouvements associatifs en Aquitaine, où il est resté très enraciné.

Editeur : Libre & Solidaire - Septembre 2015

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