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Rencontres 2023 : "Science en crise(S) ?"

Faut-il interdire la recherche scientifique ?

Intervenant François Graner - Résumé

Les problèmes que l’auteur va évoquer sont liés à l’essence même de la recherche scientifique :

L’analyse risque/bénéfice

Par définition la recherche scientifique est pleine d’imprévues par conséquent l’analyse bénéfice/risque est inutilisable, voire invalide. L’analyse bénéfice - risque a toujours une part de subjectivité, elle varie selon les personnes, de différences (géographique, classe sociale ou génération) entre ceux qui ont les benefices et ceux qui ont les inconvénients.

Si la recherche en virologie augmente à la fois les risques de pandémie et les capacités à produire des vaccins, il semble difficile d'affirmer catégoriquement que le bilan en sera globalement positif, à la fois à courte et à longue échéance, pour l'ensemble de l’humanité. Mais en général on le cache au public.

De même on assiste aussi à de « l’escroquerie par réduction » : réduire les problèmes de l’environnement à des problèmes climatiques, ne retenir que le CO2, etc…

Rôle dans la société et sur la planète : un effet en croissance exponentielle / auto-entretenu

La volonté de puissance est le moteur de l’histoire en tout cas actuellement : impérialisme, colonialisme, économique, espace, vivant…croissance continue de la puissance (énergie /an, et aussi matière et déchets/an).

Conséquences : la crise actuelle est globale : énergie matière environnement.
La recherche nous sortira-t-elle des difficultés en cours ?

Les outils d'analyse et les solutions que la recherche serait en mesure de fournir constituent une toute petite activité de recherche, prédire que la science et la technique trouveront indéfiniment des moyens de compenser les dégâts créés par la science et la technique, relèvent de la naïveté, de la superstition ou de la tromperie : rien n'a encore prouvé que la « croissance verte » ou le « développement durable » soient réalisables.

Au contraire, le but de la recherche c’est la nouveauté, c’est d'accélérer la productivité et la croissance. Autrement dit la recherche participe au problème.

Peut-on réguler la recherche et par qui ?

La loi, la justice sont censées servir l'intérêt général en érigeant des limites aux comportements particuliers dommageables. Les activités de recherche n'échappent pas à la nécessité d'être régulées, et ce d'autant plus qu'elles ont potentiellement des conséquences majeures sur l'ensemble de l'humanité.

Mais la régulation de la recherche est malheureusement impossible c'est lié entre autres à l'absence tant d'indicateurs que de leviers de rétroaction adéquats.

De nombreux domaines de recherche, avancent plus vite que nos capacités collectives de régulation. Quasiment tout ce qu'on sait faire techniquement finit par être réalisé, sans qu'on sache en évaluer les avantages et inconvénients futurs. Aucun responsable politique, aucune société d'assurance n'assumera les conséquences futures des choix actuels.

La recherche, qui par essence se doit de produire du nouveau en permanence, est une fuite en avant perpétuelle, qui pousse à la démesure.

La seule solution c’est de renoncer à la puissance.

L’objectif serait de défendre le vivant et la joie de vivre, mais comment y arriver ?

Soit, les financeurs et decideurs divers changent complètement (sous pression externe bien sûr) en renonçant à la puissance et collectivement on rompt avec la démesure et la compétition, mais face à la démesure actuelle, c’est insuffisant.

Soit, suite à un rapport de force on impose le changement : En étant radical et profond sur la suppression des classes sociales.