TECHNOlogos 6èmes Ateliers d'été du 26 au 28 juillet 2019 à L'Amassada

La surenchère électrique, impact local et les grands enjeux

Petite chronique de notre présence à l'Amassada, du 25 au 28 juillet 2019

Jeudi après-midi, nous visitons les lieux. La première maison construite sert de cuisine et de pièce commune, puis est venue s'ajouter une maison en paille servant de dortoir et de bibliothèque. Derrière a été ensuite construite, avec l'aide de charpentiers et du bois venus de la ZAD de Roybon, une magnifique «  halle  » servant de salle de réunion (avec au fond un vestiaire en libre usage). Un portique métallique dominant l'ensemble permet d'assurer une vigie, à l'abri éventuellement d'une cabane attenante vaillamment dressée sur pilotis. Un abri extérieur permet de se réunir à l'ombre. Quelques caravanes et trois autres cabanes nichées dans les bois alentour assurent des espaces de vie personnels.

L'eau courante a été amenée sur place, l'électricité est alimentée par une éolienne artisanale. Four à pain, zone de décantation naturelle des eaux usées et toilettes sèches  : tout est là pour permettre une occupation de long terme dans de bonnes conditions.

Vendredi matin, rencontre dans la salle des fêtes de Melvieu avec le Collectif de l'Avant-Causse de Saint-Affrique en Sud-Aveyron («  Plateau survolté  »). Ils nous racontent l'historique de la lutte contre le transfo, dont ils sont les premiers acteurs.

Vendredi après-midi, les occupants de l'Amassada nous présentent leur lutte. Ils sont actuellement une dizaine sur place, mais trois seulement y vivent depuis quelques mois (l'hiver, c'est rude, car il fait froid, du fait de l'altitude et de la forte exposition au vent). Les «  historiques  » qui ont fondé l'Amassada en 2010, venus d'autres villages de la région, et ont construit les bâtiments ne viennent plus sur place (nous n'aurons pas l'occasion de les rencontrer, à l'exception d'une personne venue participer aux débats). En juin 2018, la société RTE est devenue propriétaire des terrains, rendant l'Amassada expulsable, et en février 2019, les gendarmes ont déboulé en force et arrêté cinq personnes présentes, qui ont été inculpées pour «  occupation sans titre  », jugées en juillet et condamnées à un mois de prison avec sursis et une amende de 150 € pour refus de prélèvement d'ADN. Les occupants s'attendent à voir revenir les bleus d'un jour à l'autre, d'où les vigies. Un appel à «  envahir la plaine  » en cas d'expulsion est lancé.

Depuis ce procès, élargir la lutte, en faisant comprendre que lutter contre les éoliennes industrielles a un sens dans la bataille climatique, est devenu essentiel. Des interventions publiques ont été faites en ce sens dans différentes villes (dont Paris, à l'EHESS), des liens se sont créés avec d'autres luttes, notamment avec la Grange de Montabot.

Vendredi soir, nous participons avec quelques «  amassadiens  » à la fête du Plateau survolté destinée à financer les recours juridiques de l'association. Environ 150 participants-sympathisants locaux, chouette ambiance.

Samedi matin, virée à Saint-Affrique où se tient le marché, distribution de flyers invitant à la fête de soutien à l'Amassada le 4 août. La population locale a l'air déjà bien informée du projet de transfo et de la résistance sur place.

Samedi après-midi, en plénière dans la halle, exposés successifs de membres de Technologos suivis de débats  : l'électrification du monde (Jean), le poids des infrastructures (Pascal), l'articulation avec l'arrêt nécessaire du nucléaire (Nicole), les ressources métalliques (Nicolas), présentation de La Liberté dans le coma (Roseline).

Dimanche, après la vigie de 5 heures du matin assurée par quelques braves, reprise de chacun des thèmes en petits groupes et rédaction, dans chaque groupe, d'un texte commun.

Nicole