TECHNOlogos 6èmes Ateliers d'été du 26 au 28 juillet 2019 à L'Amassada

La surenchère électrique, impact local et les grands enjeux

Comment articuler l’arrêt du nucléaire avec la lutte contre l'éolien industriel ?

Exposé de Nicole

Beaucoup d'antinucléaires (et notamment le Réseau Sortir du nucléaire) demandent une « sortie du nucléaire », et pas son arrêt, ce qui est bien différent. Car la « sortie » du nucléaire est en général pensée comme une substitution progressive par les énergies renouvelables.
Le scénario Négawatt, notamment, qui fait référence et qui a été conçu par des ingénieurs et techniciens promoteurs d'énergies renouvelables, propose une sortie du nucléaire subordonnée au rythme de développement des renouvelables. Chez les Verts, on est ainsi passé d'un scénario de sortie en sept ans en 1990 à une sortie en vingt ans trois décennies plus tard...
Dans cette conception des choses, les énergies renouvelables doivent être promues à tout prix, les modalités de leur développement, et l'éolien industriel notamment, ne sont pas un sujet !
Mais l'autre problème, avec cette idée de sortie progressive, c'est que la dangerosité spécifique du nucléaire, qui devrait rendre son arrêt immédiat incontournable, est toujours plus refoulée.

Or le nucléaire n'est pas une source de production électrique comme les autres :

L'arrêt immédiat du nucléaire est donc un impératif.
Les moyens pratiques d'un arrêt immédiat du nucléaire en France ont été pensés par différents collectifs, notamment au sein du réseau Arrêt du nucléaire (ADN). Et ces moyens ne reposent pas sur le développement tous azimuts des renouvelables.

Compte tenu du fait qu'en France le nucléaire fournit 80 % de la consommation électrique, pour l'arrêter il faut nécessairement penser :

Malheureusement, la focalisation actuelle sur le réchauffement climatique fait que cette option semble devenue indéfendable. Et pourtant il faut regarder les chiffres : au niveau mondial, la substitution du nucléaire par du thermique équivaudrait à une augmentation de 1 % des émissions de gaz à effet de serre. L'essentiel de ces émissions est dû aux transports et à l'agriculture, c'est donc au transport routier et à l'agriculture industrielle qu'il faut s'attaquer.

Une autre solution, avancée par le groupe ADN Savoie qui l'a étudiée de près, serait de recourir au marché européen de l’électricité (toute l'Europe jusqu'à la Russie est désormais interconnectée), car l'Europe se trouve en situation de surcapacités électriques : importer de l'électricité massivement permettrait un arrêt immédiat du nucléaire sans attendre que la nécessité d'une réduction significative de la consommation électrique finisse par s'imposer dans les têtes et se concrétiser.

Compléments et réactions des participants