TECHNOlogos 6èmes Ateliers d'été du 26 au 28 juillet 2019 à L'Amassada

La surenchère électrique, impact local et les grands enjeux

Les enjeux de l'électricité :

Exposé de Jean Sombre

Le livre Energie et Equité d'Ivan Illich, présent dans la bibliothèque de l'Amassada, est un livre visionnaire (en 1973, il présente le modèle énergivore comme constituant une spirale infernale et aliénante tant sur le plan social que sur le plan environnemental).
Sortie prochaine de La Condition électrique, nouvel ouvrage d’Alain Gras, auteur du Choix du feu.

Parmi les luttes écologistes autour de l’énergie dans le monde (nucléaire, méga-barrages, charbon, gaz de schiste…), aucune ne va jusqu’à questionner la finalité électrique. L'affiche de l’Amassada est un des rares exemples de production militante qui soulève le problème.
Il est difficile pour les plus jeunes de questionner la « condition électrique », car l'électricité est désormais omniprésente dans tous les usages de la vie. Et pourtant l'électricité est l'acteur principal de la démesure capitaliste.

On assiste à une augmentation exponentielle de la production électrique. La production d'électricité à partir d’énergies fossiles (charbon principalement) est passée mondialement de 10 000 TWh en 2000 à bientôt 20 000 TWh (à comparer à une production électrique française totale de l’ordre de 550 TWh).
Or les acteurs du commerce électrique ne sont jamais ciblés par les environnementalistes. Dans les toutes récentes luttes anti-charbon en Pologne et Allemagne, où 200 personnes viennent d’être sévèrement réprimées, il n’y a pas eu de remise en question du rôle de l’électricité. Et pourtant 80 % du charbon produit mondialement (en augmentation de 75% depuis l’année 2000) sert à produire de l'électricité.
Les émissions de GES de la seule société China Energy, l’un des grands producteurs d’électricité chinois,  sont supérieures à celles totales (transport compris) de pays comme le Japon ou l’Allemagne; la construction d’un barrage en Éthiopie va perturber la vie de dizaines de millions d’Egyptiens ; les compagnies du gaz de schiste aux USA soudoient les propriétaires pour en extraire chez eux, or ce ‘nouveau’ gaz sert essentiellement à produire de l'électricité.

RTE a établi 50 connexions THT vers l’étranger. Selon l’Agence internationale de l’énergie, la France est le premier exportateur mondial d’électricité (près d’un cinquième de la production française d’électricité en 2018 – chiffre brut).

Dans le monde, grosso modo, un tiers de la consommation électrique est à usage industriel, un tiers est le fait des services et un tiers des résidents. L'éclairage résidentiel n'en représente que moins de 1 %.
Le gros de la consommation électrique est un usage de confort. Un programme mondial d’économie pourrait viser les objectifs sectoriels de réduction suivants :

Mondialement, la part du nucléaire dans la production électrique est passée de 17 % à 10 %, traduisant son échec.

Sur l’éolien, la facture en France est de 3 milliards d’euros, dont 1,5 milliard payé par les consommateurs via la contribution au service public de l’électricité. En comparaison, le coût total du dispositif ‘chèque énergie’ pour les foyers à faibles revenus est de 30 millions d’euros.

En résumé : transition énergétique = piège à cons !

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