Face aux pouvoirs des écrans,
peut-on rendre nos cerveaux moins serviles ?

Surabondante, la littérature sur internet regorge de jugements de valeurs de tous types mais deux tendances extrêmes se dégagent, qui tendent à monopoliser le débat. Les uns louent « l’innovation » comme, autrefois, on vantait « le progrès ». A l’inverse, d’autres tiennent un discours catastrophiste et fataliste : à cause des écrans, les humains n’en finiraient pas de perdre le sens du réel et l’histoire de leur agonie serait toute tracée.

En apparence tout oppose la technophilie et la technophobie mais en réalité, ces deux visions ont en commun de se focaliser sur les objets, les fameux écrans, ainsi que sur leurs usages ; ceci au détriment d’une considération des motivations profondes de l’humanité qui les a conçus et perfectionnés au fil du temps.

Notre approche est différente. Nous n’évacuons ni l’émotion ni le parti pris, l’intitulé même de notre exposé le prouve. Mais nous entendons les nourrir d’un diagnostic qui intègre « les technologies »- comme on dit - dans l’histoire du processus dans lequel elles s’insèrent et que nous appelons « la technique ».

Et surtout, nous ne nous posons pas en donneurs de leçons et n’assénons aucune sentence mais nous bornons à poser des questions : que se passe-t-il dans la tête des humains quand ils consacrent de plus en plus de temps à ces lucarnes lumineuses ? Le font-ils librement ou sous la contrainte ? Qu’y gagnent-ils et qu’y perdent-ils ? Quelles sont leurs motivations ? Et tel Narcisse qui finit par se noyer à force d’avoir admiré son reflet dans l’eau, ne s’y abiment-ils pas à force de s’y être recherchés ? En définitive : sont-ils les maîtres ou les jouets ?...

Après avoir rappelé les grandes lignes de la critique sociologique du premier « écran à domicile », la télévision, nous nous interrogerons sur le rapport aux écrans quand leurs utilisateurs ne sont plus seulement des récepteurs mais aussi des émetteurs d’information.

Et alors que bon nombre d’entre eux reconnaissent aujourd’hui ouvertement qu’ils sont captés par les écrans, « addicts », sur quelles bases pourraient-ils envisager leur déconditionnement, voire concrétiser leur « désintoxication » ?

 Mercredi 11 avril,18H 
3C (Café Culturel Citoyen)
23, boulevard Carnot, Aix

Avec Marc Saada 

Présentation générale du cycle : RÉVOLUTION ET/OU BONNES QUESTIONS