Ces deux jours de rencontre ont permis de riches échanges, tant lors des ateliers, où j'ai particulièrement apprécié la qualité des débats après les exposés, que lors des balades avec leurs discussions plus informelles. C'était ma première rencontre avec les "technologiens", et j'en suis repartie avec le sentiment, assez rare par les temps qui courent, d'en avoir reçu plus que ce que j'en espérais.
J'ai apprécié aussi que ce soit l'occasion d'une rencontre avec les habitants de la Maison de la résistance et ceux qui leur sont proches (avec cependant le regret d'avoir mis longtemps à les distinguer de ceux qui venaient pour les journées Technologos, que pour la plupart je ne connaissais pas plus). Dans le méchant climat de répression et de flicage qu'ils subissent, le simple fait de partager avec eux un temps de vie et de discussion m'a semblé une initiative utile à tous (même si j'ai regretté après coup qu'il n'y ait pas eu de notre part un questionnement explicite sur le type de solidarité concrète dont ils auraient besoin). Je n'ai pas été la seule, je crois, à être impressionnée par le choix qu'ils ont fait de vivre sur place dans des conditions qui n'ont rien de facile, et admirative des modes de partage qu'ils ont mis en place dans la Maison, simples et efficaces malgré leur apparente informalité. Un grand merci à ceux et celles qui nous ont assuré si simplement le gîte et le couvert, et notamment à Velours.
Cela dit, j'ai quelques réserves/suggestions à faire touchant à au mode d'organisation de la rencontre Technologos.
- Un premier temps de présentation où chacun aurait été invité à faire part de ses motivations et de son parcours aurait facilité les rencontres interpersonnelles, au moins pour tous ceux qui débarquaient.
- Une petite discussion au départ sur les modalités d'organisation des journées et des débats aurait sans doute permis de gagner en cohésion en tant que groupe, notamment sur le respect de l'emploi du temps proposé. Ce qui aurait sans doute donné un caractère plus dynamique à ces journées, finalement bien courtes au regard du temps de déplacement qu'elles supposent. Faute de cela (ou d'individu assumant spontanément le rôle d'autorité), on se trouve tous condamnés à s'adapter au niveau d'inertie inhérent à tout groupe non structuré.
- J'ai regretté le choix de la division en sous-groupes pour la dernière discussion, car j'ai le sentiment d'avoir perdu une partie des échanges qui m'aurait intéressée, alors qu'avec un emploi du temps plus resserré, il était possible de tout discuter en groupe élargi, sans vraiment nuire au partage équitable de la prise de parole, vu notre nombre restreint.
- Pourquoi ne pas organiser la prise de notes pour compte rendu avant les débats? Beaucoup de choses passionnantes se sont dites qui disparaissent trop vite des mémoires dans un contexte social où les débats se font rares.
Nicole Thé, juillet 2018