TECHNOlogos 5èmes Ateliers d'été du 14 au 17 juillet 2018 à Bure

Technique et nucléaire : comment sortir du culte de la puissance et de la destruction

Le retraitement des déchets nucléaires reste illisible par le grand public (6 août 2018) – (1)

Raisons simplifiées pour une (nouvelle) démarche contre l’enfouissement éternel des déchets radioactifs

A

* On ne commence pas un chantier si dangereux qui doit être sûr cent mille années !

* On résout pas un problème en le cachant sous terre.

* On s’escrime depuis quelques années à décontaminer les sols toxiques,les plages et les mers ; on ne va pas maintenant se mettre à empoisonner le sous-sol.

* On ne peut se satisfaire intellectuellement avec une solution dite la moins pire, après avoir abandonné l’idée première que c’était la seule solution, puis la meilleure. Même moins pire, ce n’est toujours pas bon !

* On ne peut défendre qu’une science de la conscience : celle qui doute au bénéfice des progrès humains. Et non celle qui impose le silence.

* Aucune excuse concernant l’urgence du chantier n’est acceptable. Trop de questions restent en suspens. Les échéances avancées pour le début du chantier et ses conséquences sur des milliers d’années en lien avec le scellement du site dans les 140 ans sont incompatibles avec la raison. De toute façon, la surveillance et le refroidissement des stockages des déchets actuellement en fonction devra être maintenue sur des périodes allant de 50 à 800 ans.

* La situation actuelle sur les lieux de production et en sub-surface est meilleure ; elle permet une surveillance directe et d’éviter la multiplication des sites et des transports, la création de nouvelles infrastructures et réseaux souvent gigantesques, et donc autant de nouvelles atteintes à l’environnement.

* La Loi faisant référence au principe de précaution est parfaitement adaptée au cadre du projet d’enfouissement éternel des déchets radioactifs (« Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d’attributions, à la mise en œuvre de procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage. »)

* Imposture dès la sémantique : L’éventuelle poursuite de ce projet devait inclure la réversibilité pour être validée. la Loi de 2006 limite la réversibilité à 100 ans (date du scellement définitif envisagé) !

Réversibilité n’est plus synonyme de « récupérabilité »...Le projet progressivement bouché par alvéoles puis par galeries sera scellé. L’ANDRA ne dissimule pas cette évolution du concept. Plus le temps passera, plus il sera difficile et coûteux de revenir en arrière en cas de « catastrophe ». Le triste exemple états-unien du WIPP l’a hélas déjà confirmé.

* Point de vue de gouvernance : le citoyen ne veut pas (plus) du mensonge, de la trahison, de la corruption, de la répression disproportionnée, de la pression, du mépris, de l’arrogance, de la manipulation sémantique, des erreurs répétées et des oublis volontaires notamment.
Chacun de ces points peut être en effet assorti d’exemples concrets déjà actés !

* Point de vue de philosophie & politique :

B

* Des moteurs pour la réflexion (à partir du sociologue Jan Spurk)

C

* Que décider collectivement ? Jusqu’à présent, l’opposition à l’enfouissement éternel n’est ni massive ni majoritaire. Alors, décider ensemble de quoi et pour quelle application ?

La présente démarche n’est hélas actuellement accompagnée...
Ni d’une stratégie de surveillance stabilisée des déchets, de leur diminution et de leur traitement ; sous-estimée financièrement et ne faisant pas objet d’une priorité nouvelle...
Ni non plus un engagement à consommer moins et différemment (économies, délocalisation et démultiplication des exploitations énergétiques, recherche…) au moment-même où se multiplient les objets « connectés »,les véhicules électriques, les services numériques !
C’est dire le travail qui reste à accomplir pour l’équilibre et la justesse des décisions.

L’objectif des présentes suggestions est d’envisager une voie différente et ouverte à tout un chacun, « spécialiste » ou non, pour reconsidérer un projet totalement nouveau et inédit de par son ampleur et sa durée.
Toutes les raisons scientifiques, techniques, économiques, financières, politiques travaillées et émises jusqu’à présent restent évidemment d’actualité.

cicille_lorraine@orange.fr le 09 août 2018
Eléments illustrés sur : https://burebureratatam.jimdofree.com/

 

Nota : L'instruction de la demande d'autorisation de construction exigeant environ trois ans, "cela repousse le début de la construction à 2022", ajoute-t-il, pour un lancement de la phase pilote autour de 2025.

"Il faut continuer à avancer avec constance mais on n'est pas à six mois près car nous avons des possibilités pour entreposer les déchets en surface", relativise le dirigeant alors que le projet est régulièrement contesté devant les tribunaux et via l'occupation permanente d'un bois appartenant au site de l'Andra à Bure.18.07.2017

Notes

(1) - Dans un rapport sur le cycle du combustible remis à Nicolas Hulot le 27 juillet, le Haut comité pour la transparence et l'information sur la sécurité nucléaire pointe les ambiguïtés de la rhétorique du recyclage des matières radioactives.Le Haut comité considère que la décision du Gouvernement sur ce sujet devra être explicitée au grand public en présentant les grandes orientations envisagées de la filière nucléaire et en particulier du cycle du combustible.