SCIENTISME ou IDEOLOGIE DE LA SCIENCE
Prise de notes : Roseline, Alain et Juan
Cette présentation de Juan, plus ou moins à la volée, fera l’objet d’une vraie conférence ultérieure à la mairie du 2ème.
Juan commence par nous donner quelques éléments de son parcours bien particulier de par son choix de développer une critique très active de la science et surtout du scientisme. La constance de la critique à tous les stades est pour lui la garantie féconde de l’avancée des connaissances. Il a participé au développement de la pluridisciplinarité induite par les recherches des sciences cognitives concentrées sur le fonctionnement du cerveau dans toutes ses dimensions. Cette nécessité interdisciplinaire a fait évoluer les spécialistes plus ou moins enfermés dans leurs disciplines.
C’est en passant de la méthode scientiste attachée à réduire l’objet, le casser en morceaux pour en dégager l’essentiel, à une approche plus globale prenant en compte la « complexité » et son concept dynamique d’« émergence ».
Une organisation complexe montre des propriétés étrangères à ses composants.
La complexité, signe de la diversification du vivant, ne cesse de produire des émergences associées au phénomène de rétroaction.
Mais cette méthodologie a aussi développé sa part idéologique dans le « complexisme » succédant au « réductionnisme » précédent.
Puis l »affaire Sokal » ( physicien américain), avec son article canular en 1996 dans la revue Social Text, a déclenché une controverse violente visant principalement la pensée philosophique de la gauche française dont les circonvolutions contestataires (le postmodernisme de Derrida en particulier) ont pu exaspérer les penseurs anglo-saxons et surtout un physicien comme Sokal, même elles étaient très suivies sur certains campus américains.
On peut noter qu’à ce moment-là (bonne aubaine ?) les américains cherchaient à imposer des programmes de recherche affiliés à l’industrie. La question des OGM est l’exemple même de l’abus du scientisme lié au champ industriel.
Les manipulations subtiles du vivant risquent d’avoir pour conséquence un affaissement de la complexité et de sa richesse à produire des émergences.
Leur tentative de généralisation des OGM dans le monde correspondait à une volonté de main mise sur le vivant et sa complexité avec l’aval du politique.
Tout ceci ne faisait pas forcément bon ménage.
En réaction à ce mouvement hégémonique de l’industrie, un « anti-lobbysme », déclenché par les ONG (ATTAC, Greenpace, les Amis e la Terre, OGM Danger, …) est devenu très actif, utilisant entre autre le « principe de précaution ».
Selon Juan, le monde fonctionne selon 4 pôles: technologique, scientifique, artistique et spirituel.
« On est aujourd’hui dans un paradigme technoscientifique. »
« Le rapport qu’on a au monde est surtout déterminé par la science »
La science perd du terrain au profit de la technique qui semble bien stimuler la création artistique, grâce à un état d’esprit « sans limite » permettant toute « innovation » sur le vivant ? (cf la Paillasse et autres)
La « volonté de puissance » pour la maitrise du vivant est à l’œuvre à tous les niveaux, oubliant que son évolution vient de la nuit des temps …
Peut-on imaginer que cette lenteur puisse être court-circuitée ?
Encore un mot sur la distinction de la science comme pure discipline ou comme croyance. La notion de complexité n’est pas la même pour le scientifique et pour le citoyen. Il s’agit de connaissance pour l’un et d’action pour l’autre.
En conclusion,
2 images : celle du boson de Higgs à côté de Georges Bush – génie scientifique et bêtise politique (apparente au moins).
Puis une autre, elle symbolique, celle du Horla inquiétant comme représentant monstrueux de l’externalisation du vivant (terraformation, transplantation du cerveau, culture hors sol, fabrication des bébés, …) globalement financiarisé.