Ce que la technique fait de nous

(... sans que nous le sachions vraiment)

De plus en plus - que ce soit dans la vie privée ou la vie professionnelle - nos activités quotidiennes sont médiées par l'informatique tandis qu'un nombre croissant de métiers sont remplacés par des ordinateurs ou des automates avec lesquels nous sommes contraints de dialoguer, au terme d'injonctions multiples : "tapez un, tapez dièse", "introduisez votre code", "vous n'avez pas coché la bonne case, répétez l'opération"... Avec les jeux vidéos, pas besoins d'amis pour jouer. Mais quand en revanche on veut s'en "faire des centaines", les réseaux sociaux viennent instantanément combler notre solitude.

Conçues pour répondre à tous nos désirs, les technologies ne cessent d'une part de se perfectionner (la "version 3.5" d'un logiciel est là pour nous faire oublier combien ringarde était la "version 3.4"), d'autre part de se lier les unes aux autres (internet étant "le réseau des réseaux"). Tant et si bien que, toutes ensembles, elle constituent désormais un environnement à part entière, qui plus est "intelligent" (ou présenté comme tel).

Comme il n'est possible d'évoluer dans un environnement que si l'on en connaît les règles et que l'on s'y soumet, le confort généré par ces technologies se paie au prix d'un ensemble de servitudes. Mais en sommes-nous bien conscients ?

On peut tenter de répondre à une telle question en procédant par étapes : 

  • L'ordinateur, le téléphone portable, les jeux vidéo, le GPS, les cartes à puces, les caméras de surveillance, les automates à synthèse vocale, les drones, les codes confidentiels, les courriers électroniques, les visioconférences, la biométrisation du corps, les OGM, le nucléaire... sans oublier la bonne vieille bagnole... toutes ces choses ont été conçues et fabriquées pour satisfaire notre confort matériel. Soit. Mais quelle place la quêtedu confort matériel occupe t-elle dans nos vies au point que toutes ces technologies se développent à un rythme effréné ?
  • Le progrès nous apporte t-il autant de bien-être qu'on le dit ? Ne génère t-il pas également toutes sortes de nuisances ? Ne nous impose t-il pas  ses normes au point de façonner nos modes de pensée et nos comportements ?
  • Lorque nous disons : "On n'arrête pas le progrès", est-ce parce que nous tenons - en pleine conscience de nos actes - à qu'il ne s'arrête pas ou bien est-ce parce que nous sommes incapables de l'arrêter ?
  • Auquel cas, de quelle façon pourrions-nous trouver un sursaut de dignité qui nous donnerait l'envie de reprendre le contrôle de nos vies ?

Pour répondre à ces différentes interrogations, nous avons retenu quatre thèmes : l'éducation, la santé, le travail et les libertés.

Que devient le lien social dans un monde où les échanges humains sont de plus en plus  systématiquement médiés par la Technique ?

Quel sens accorde-t-on à l'éducation des jeunes, aux soins médicaux, à nos métiers, et notre propre liberté pour les confier ainsi à tout un attiral d'outils et de procédures ?


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