" Sortie(s) de crise(s) "

« Notre monde est en crise »… la formule sonne comme un poncif, tant elle est rebattue. Le mot « crise » finit lui-même par perdre sens. Normalement, en effet, il désigne un état passager, un simple moment difficile. Peut-on encore l'utiliser quand le moment s’éternise ? Restons-en pour l'instant au lieu commun : de quoi parle t-on ?

Le mot « crise » évoque d’abord la crise économique, celle qui défraie régulièrement la chronique, sur fond de scandales et de chiffres sur le chômage et la précarité. Les avis ne manquent pas pour proposer des solutions : il faut changer de système, il faut le moraliser, etc. Mais dans les faits, rien ne change.

On n’évoque qu’ensuite la crise environnementale. Non point que l’état calamiteux dans lequel se trouve notre planète ne soit moins grave que la valse des plans de licenciements et des golden parachutes. Bien que cette crise soit la conséquence directe d’une économie dérégulée, elle tend à être vécue comme une fatalité dans nos mondes urbanisés et peuplés d’objets, qui relèguent la nature au rang de simple décor.


Puis vient ce que nous appelons la crise de la gouvernance, qui renvoie au sentiment que nous éprouvons tous face à l’impuissance des institutions politiques à remédier aux désordres économiques et écologiques que nous venons d’évoquer. Non pas que nous doutions de la bonne volonté de nos élus. Mais ceux-ci sont phagocytés par la logique technicienne et ses impératifs court termistes.


Ce qui est enfin évoqué, c’est une crise des valeurs, au sens où celles-ci consacrent le règne de l’individualisme et du matérialisme. Ainsi, les mots liberté, égalité et fraternité, qui ornent encore nos frontons, relèvent-ils du folklore en regard du principe souverain de « la recherche de l’efficacité maximale en toute chose».

Hélas... on connaît la rengaine : "Tout ce que vous nous dites, c'est très beau. Mais concrètement, et maintenant, qu'est ce que vous proposez ?"

Le programme que nous vous  "proposerons" le 3 octobre au Point de bascule s'adressera donc d'abord aux esprits impatients. A défaut de pouvoir apporter des solutions « clé en main » aux problèmes de la crise environnementale, de la crise économique, de la crise de la gouvernance et de la crise des valeurs, nous tenterons au moins, comment, à partir d’une expertise solide du processus technicien, il est au moins possible de poser un certain nombre de « conditions minimales » permettant d’envisager des « sorties de crises ».

 


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