La crise de la gouvernance

La politique est devenue un simulacre, un spectacle visant à masquer sa propre impuissance : elle n'est pas plus capable d'enrayer l’emprise de la finance sur l’économie qu'elle ne peut garantir le maintien de notre environnement en bon état.

D'aucuns diront que cette incapacité tient à un manque, voire une absence, de volonté. De fait, si nos gouvernants se dessaisissent des grands dossiers pour les confier à des organisations non gouvernementales et technocratiques (OMC, FMI, Banque mondiale…), n'hésitant pas à puiser dans les fonds publics pour éponger les dettes des banques et des grosses entreprises déficitaires, c'est qu'ils partagent la même doxa : le libéralisme. La reconnaissance mutuelle de l’État et des entreprises et leur pacte de non-agression n'ont d'autre équivalant que les liens qui, autrefois, unissaient l’Église et le pouvoir temporel.

Toutefois, cette analyse reste superficielle si l'on ne saisit pas que l'État, quelle que soit la coloration politique affichée par ses gouvernants, vaut comme instance de légitimation inconditionnelle du pouvoir entrepreneurial. En aucun cas il ne peut valoir de contre-pouvoir  et jouer un rôle régulateur, comme se plaisent à en rêver les nostalgiques de Marx et Keynes, pour la raison que, taylorien et productiviste par essence, il constitue l’une des formes les plus abouties de l’idéologie technicienne, qui est à l'oeuvre de façon sous-terraine et dont le libéralisme n'est que le prolongement le plus visible.

SÉMINAIRE
autour du livre L’Illusion politique
de Jacques Ellul (1965)
- mardi 12 février, 19h
- mardi 12 mars, 19h
MILLE BABORDS
61, rue Consolat
13001 Marseille

(inscription uniquement
sur réservation)

CONFÉRENCE-DÉBAT
avec Jean-François Hérouard
maire-adjoint de Cognac,
membre fondateur de Technologos
- lundi 25 mars, 18h
MAISON DE LA RÉGION

61, Canebière
13001 Marseille

(entrée libre)


Article précédent : La crise économique

Article suivant : La crise des valeurs